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Le marché des oléagineux

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La campagne 2022 de récoltes des oléagineux s’est achevée avec contraste selon les cultures. Sécheresse, guerre en Ukraine, crainte de récession, évolution des stocks et des surfaces ont pesé sur les rendements et sur les cours mondiaux.

De bons résultats en colza

La récolte 2022 de colza s’est soldée par de bons résultats en France :

  • 4,5 millions de tonnes, 
  • + 36,3 % par rapport à 2021, 
  • + 10 % par rapport à la moyenne quinquennale selon les estimations du Ministère de l’agriculture. 

Cette progression a été permise par la hausse des surfaces de 25% par rapport à 2021 (elles atteignent ainsi 1,2 millions d’hectares), ainsi que par de bons rendements nationaux :

  • 36,7 quintaux/ha,
  • + 9 % par rapport à 2021. 

Au niveau européen, la récolte progresse de 11%.

Le tournesol victime de la sécheresse et de la guerre

Le tournesol a fait les frais de la sécheresse. Alors que les surfaces avaient bondi de 23% par rapport à 2021, les performances sont plombées par un rendement en chute de 22 % sur un an. 

Bilan : 

  • 1,8 million de tonnes récoltées, 
  • – 4,2 % par rapport à 2021 
  • mais néanmoins en hausse de +20 % par rapport aux cinq dernières années. 

A l’échelle de l’UE, la baisse atteint 11 % sur un an, et 9 % au niveau mondial. En Ukraine, la production de graines de tournesol devrait atteindre 10,5 millions de tonnes, soit – 40 % par rapport à la campagne précédente.

La récolte de soja en baisse

La récolte française de soja s’annonce également en baisse, de près de 8,3 % par rapport à l’année dernière, et – 3,6 % par rapport à la période 2017-2021.

En cause : le recul des rendements de 22 %, que la progression des surfaces (+ 28 000 ha, soit +18 %) n’a pas permis de compenser totalement.

Des prix en recul mais toujours à des niveaux élevés

Les sommets de prix atteints au printemps pour les cotations des huiles végétales sont-ils derrière nous ? Le marché mondial de ces produits qui comptent pour la sécurité alimentaire s’était trouvé déstabilisé par de multiples facteurs : 

  • des volumes de soja en baisse en Amérique du Sud du fait de la sécheresse, 
  • la décision du gouvernement indonésien, d’interdire les exportations d’huile de palme,
  • la pénurie de main d’œuvre dans les plantations de palmiers en Malaisie
  • la guerre en Ukraine. 

Un repli des cours est observé à l’instar des graines de soja (– 8 % sur le mois de septembre au Brésil), alors que la récolte mondiale s’annonce en hausse, à 391 millions de tonnes. 

Les prix du colza sont également en baisse, du fait des bons résultats de la récolte au niveau mondial : 84 millions de tonnes.

Sur le marché français, les prix du tournesol reculent de 14 % sur le mois de septembre par rapport à septembre 2021, alors même que les volumes récoltés dans le monde sont en retrait

Mais d’autres facteurs viennent peser dans cette évolution des cours :

  • les craintes de récession, qui verraient ralentir la demande mondiale ;
  • l’accord trouvé pour ouvrir un corridor à l’exportation de denrées agricoles depuis les ports ukrainiens ; 
  • des stocks importants au niveau mondial : 121 millions de  tonnes pour les oléagineux, en hausse pour le soja, le colza, et en retrait pour le tournesol ;
  • la baisse de la demande en alimentation animale, consommatrice d’oléagineux, sous l’effet de la baisse du cheptel de volailles dans l’UE (touché par la grippe aviaire), mais aussi des anticipations d’une possible baisse de la consommation de viande face à l’inflation des prix alimentaires ;
  • la baisse (toute relative) du prix du pétrole, sachant que les cotations des cultures entrant dans la composition d’agro-carburants sont influencées par le prix de l’or noir. 

Analyse de Marine Raffray

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