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Lettre économique de mars 2023 - De la ferme à la fourchette en passant par la chaudière : l'inflation durable

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Au sommaire de cette lettre économique des Chambres d'agriculture : le ralentissement de la baisse du nombre des exploitations et de l'emploi agricoles se confirme en France métropolitaine, centrales d'achat : quels effets sur l'amont et l'aval ?, du grain de riz à moudre

Edito - De la ferme à la fourchette en passant par la chaudière : l'inflation durable

L’édition 2023 du Salon international de l’agriculture était placée sous le signe de la souveraineté alimentaire. En réalité, c’est l’inflation qui semble avoir damé le pion à la souveraineté. La tenue du Salon a en effet correspondu à la fin des négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs. Il en ressort que les consommateurs vont devoir puiser dans leur porte-monnaie pour s’approvisionner en biens alimentaires, puisque les industriels sont parvenus à faire passer une hausse de 10% sur leurs produits. Durant l’année 2022, ce sont les produits énergétiques qui tiraient l’inflation vers le haut, devant l’alimentation. En ce début 2023, c’est l’inverse. Comment contenir ces pressions inflationnistes dont les sources sont multiples ?

Le ralentissement de la baisse du nombre des exploitations et de l'emploi agricoles se confirme en France métropolitaine

Lors de la publication de ses premiers résultats à la fin de l’année 2021, le recensement agricole de 2020 (RA 2020) avait provoqué une petite surprise : certes, le nombre d’exploitations avait encore baissé depuis le dernier recensement de 2010, de même que les effectifs d’actifs qui y travaillent, mais à un rythme qui s’était nettement ralenti par rapport à ce qu’on avait observé jusqu’alors. Bien sûr, on est encore loin d’une stabilité de l’emploi agricole, mais tout de même, ce ralentissement est de bon augure. Une actualisation des données du RA 2020 a été publiée par le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en mars 2023 ; cette actualisation montre que ce ralentissement s’est poursuivi entre 2020 et 20211 . Cette inflexion est-elle durable ? On l’espère, mais on sait aussi qu’il en faudra plus pour amortir l’impact démographique du départ à la retraite dans les prochaines années d’une génération nombreuse d’agriculteurs âgés entre 55 ans et 65 ans (autre enseignement important du RA 2020).

Centrales d'achat : quels effets sur l'amont et l'aval ?

L’inflation sur les produits alimentaires bat son plein : +14,8 % en février 2023 sur un an selon l’INSEE. On se demande en quoi ces hausses de prix sont « justifiées », et à quel point elles trouvent leur origine dans la progression des coûts de production des fournisseurs ou des distributeurs, ou à l’inverse, si des acteurs profitent de leur position sur le marché pour imposer des tarifs en hausse. Même l’exécutif se pose la question visiblement, à l’instar du Président de la République, qui a enjoint les distributeurs de « faire un effort sur leurs marges », de la perspective donnée par Bruno Le Maire de rouvrir les négociations en mai, et de l’initiative d’un trimestre anti-inflation.

Du grain de riz à moudre

Dans la nervosité qui anime les marchés agricoles depuis la fin de l’année 2021 et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a été assez peu question de la Chine. Pourtant, à bien y regarder, ce pays, structurellement importateur de produits agricoles et alimentaires, qui dégage chaque année environ 80 à 100 milliards de déficit commercial depuis son adhésion à l’OMC en 2001, et qui demeure une grande puissance agricole, participe pleinement de cette nervosité. Lorsque l’on observe ses importations, elles se sont accrues à partir de la crise économique et financière de 2008-2013. Ces importations, certes destinées à satisfaire les besoins d’une population de 1,4 milliard d’habitants, mais aussi à répondre à la demande des éleveurs, ont aussi pour finalité de se constituer des stocks importants de blé, de maïs et de soja. De 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux en 2007, les stocks détenus par la Chine ont grimpé à plus de 500 millions.

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