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Lettre économique de décembre 2021 : grosse déprime sur la viande porcine

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Au sommaire de cette lettre économique : un édito sur la viande porcine, le coût de la vie et de l'alimentation en outre-mer, l'impact des politiques nationales non-agricoles sur la profession et les ménages agricoles, le redressement du commerce extérieur agroalimentaire américain

Edito - Grosse déprime sur la viande porcine

Les producteurs de viande porcine n’avaient pas besoin de cela. Déjà fortement critiqués pour leur pratique intensive, pour leur implication dans la dégradation de l’environnement, intensément concurrencés par des pays comme l’Espagne, la Pologne ou les Pays-Bas, ils subissent en cette fin d’année 2021 les soubresauts des marchés. Prix en baisse, alourdissement du coût de l’aliment pour animaux, fermeture du marché chinois… la crise est bel et bien là.

Le secteur porcin symbolise en quelque sorte à lui seul les profonds contrastes qui caractérisent l’agriculture française. Alors que le rebond économique qui s’enclenche à partir du second semestre 2020 a profité à plusieurs productions, à commencer par les grandes cultures, qui ont vu les prix s’envoler sur les marchés, sans oublier la viande bovine dont les prix se sont également redressés, la viande porcine s’inscrit dans une décélération significative des cours depuis près d’un an. Les pics de prix atteints en 2019 sont désormais un lointain souvenir pour les producteurs.

Coût de la vie et alimentation en outre-mer

L’année 2021 aura donc été placée sous le signe de la relance économique, reprise frénétique qui a rimé avec retour de l’inflation. Celle-ci atteignait 4,4 % à l’échelle de l’Union européenne en octobre 2021, un niveau inédit depuis la crise économique et financière de 2008. Aucun Etat membre ne semble épargné, mais ceux situés à l’Est de l’Europe sont parmi les plus touchés (près de 6,5 % en Roumanie, Hongrie, Pologne, jusqu’à 9,3 % en Lituanie). En France, l’inflation s’établit à 3,4 % en cette fin d’année, bien loin des 0,5 % de 2020. L’alimentation fait partie des postes en hausse (+ 0,7 % sur un an en octobre). Les inquiétudes pour le pouvoir d’achat des citoyens européens refont surface.

En témoigne le conflit social en Guadeloupe et Martinique, né en novembre dernier à partir de l’opposition à l’obligation vaccinale pour le personnel soignant et au passe sanitaire, et qui s’est rapidement élargi à des revendications d’ordre social et économique, douze ans après les mouvements contre la vie chère. Et l’alimentation constitue l’un des nœuds du problème.

L’ailleurs de la PAC : agriculture, une activité cible de politiques nationales non-agricoles

Le 23 novembre dernier, le Parlement européen a approuvé la réforme de la Politique agricole commune (PAC) : une page nouvelle va s’écrire pour l’agriculture européenne. A l’échelle nationale, il faudra attendre la validation du Plan Stratégique National pour être fixé sur le sort de l’agriculture française... Cependant, l’avenir économique et social de l’agriculture hexagonale n’est pas tout entier écrit dans la PAC ; la profession et les ménages agricoles sont une population cible de politiques nationales non agricoles (politique de l’emploi, de la fiscalité, et de la protection sociale) dont les montants sont à la hauteur des dépenses de la PAC… Or certains de ces dispositifs sont promis à des réformes de grande ampleur (les régimes de retraite, par exemple) ; cela ajoute une dose d’incertitude à un monde agricole déjà sous tension. 

Le redressement du commerce extérieur agroalimentaire américain

Le profil du commerce extérieur agroalimentaire américain présente des similitudes frappantes avec celui de la France, qui peuvent expliquer l’intense concurrence qui oppose ces deux protagonistes sur les marchés mondiaux. Outre le fait qu’il s’agit dans les deux cas d’un des rares secteurs dégageant encore des excédents commerciaux qui compensent partiellement les déficits globaux abyssaux qui caractérisent ces deux économies (le déficit américain avoisinant les 1 000 milliards de dollars, tandis que celui de la France gravite autour de 70-80 milliards d’euros selon les années), les flux commerciaux américains et français de produits agricoles et alimentaires ont connu une érosion importante ces dernières années, et en particulier durant la crise sanitaire de 2020.

 

Consultez la lettre économique des Chambres d'agriculture de décembre 2021

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