Vous êtes ici : Accueil > Agriculteur et politiques > Forêt et Agroforesterie > Agroforesterie > Les systèmes agroforestiers

Les systèmes agroforestiers

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Que sont les systèmes agroforestiers ? 

L’agroforesterie se définit comme l’association d’arbres et de culture ou d’animaux d’élevage dans un même système de production agricole. Les arbres, d’essences forestières ou fruitières, peuvent se trouver au sein même d’une parcelle agricole (agroforesterie intraparcellaire) ou en périphérie (ex. haies bocagères), ou encore en peuplement forestier dans lesquels des productions végétales sont récoltées ou des animaux sont emmenés à pâturer (sylvopastoralisme).

L’agroforesterie est donc plurielle, et c’est une infinité de systèmes agroforestiers, dans lesquels toutes les associations arbres et cultures ou pâtures sont imaginables, qu’il faut considérer. Quel que soit le contexte pédo-climatique, quelle que soit la filière agricole (grandes cultures, fourrages, maraîchage, arboriculture, viticulture, plantes aromatiques médicinales et à parfum, volailles, porcs, bovins, ovins, caprins, etc.), ou le type d’éléments arborés (haies bocagères, alignements intraparcellaires, ripisylves, bandes boisées…) et leurs vocations (bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, carbone, etc.). 

Si l’utilisation des arbres comme outil de production ne date pas d’hier (le fourrage d’arbre est utilisé depuis la naissance de l’agriculture !), la révolution verte les a relégués au statut d’intrus dans l’espace agricole, tout comme bon nombre de systèmes plurispécifiques. 

Aujourd’hui, dans un contexte de changements globaux (fréquence accrue des évènements extrêmes dans un contexte de changement climatique, érosion dramatique de la biodiversité…), réintégrer l’arbre dans les systèmes agricoles est fondamental. Pour les agriculteurs et agricultrices, la présence de l’arbre champêtre participe à l’optimisation des performances techniques et économiques et semble être un atout pour une meilleure résilience des exploitations agricoles et des territoires face aux changements globaux :

  • adaptation au changement climatique par une atténuation des extrêmes climatiques,
  • mitigation du changement climatique via le stockage de carbone dans les sols et dans la biomasse,
  • diversification des productions permettant de minimiser les risques  ou de fournir fourrage ou litière complémentaires,
  • contribution au bien-être des animaux, protection des sols, possible contribution à la réduction d’utilisation d’intrants via le maintien d’une biodiversité fonctionnelle sur ses parcelles et de la fertilité des sols.

Dans des contextes tropicaux, l’agroforesterie (par la combinaison des cultures et des ressources forestières), apporte des outils pour les enjeux de conservation des espaces boisés et de leurs rôles vitaux pour la société.
 

La place de l’arbre dans l’agriculture aujourd’hui

On compte aujourd’hui en France plus d’une centaine de parcelles pilotes d’expérimentation et de démonstration en agroforesterie intraparcellaire, et plus récemment des parcelles mises en place lors de projets CASDAR par des organisations professionnelles ou dans des lycées agricoles (87 sur les 150 lycées agricoles publics). Les initiatives locales se sont également multipliées ces dernières années pour redonner une place à l’arbre champêtre dans l’exploitation. Malgré cette situation qui fait de la France un pays pionnier en Europe en termes de développement de l’agroforesterie, les surfaces considérées restent marginales et les linéaires bocagers sont toujours en recul. Au contraire, les systèmes en plantation intra-parcellaires voient leurs surfaces croître significativement. Il est à noter que les dynamiques régionales ne sont pas homogènes sur l’ensemble du territoire.

Le projet agro-écologique pour la France (ou “Agricultures - Produisons autrement”) lancé par le Ministre de l’agriculture en 2012 vise la transition agro-écologique de l’agriculture française. En améliorant et en diversifiant la production agricole tout en restaurant la fertilité des sols et la qualité des eaux, l’agroforesterie est ainsi présentée comme une des 12 clefs de l’agro-écologie, à la disposition des agriculteurs et des collectivités pour parvenir à la triple performance, économique, environnementale et sociale. Le “Plan de développement de l’agroforesterie 2015-2020”, lancé en 2015, témoigne de cette reconsidération de l’arbre dans les territoires. Ce plan a permis de mettre l’agroforesterie sur l’agenda des politiques publiques (comme illustré par la mise en place des BCAE7 en 2015).