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Zones humides : l'agriculture, un levier de préservation des écosystèmes

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La fable de la grenouille parlera-t-elle encore longtemps aux jeunes générations. Pour qu’il y ait grenouille, il faut en effet préserver leur habitat, à savoir les zones humides. Or, pendant longtemps ces écosystèmes qui rendent bien d’autres services que d’héberger une biodiversité spécifique ont été menacés. Hommes et femmes s’activent désormais à les protéger.

Qu’elles se présentent comme des bras de fleuves ou de rivières, des lagunes, des forêts alluviales, des prairies humides, marais, tourbières, étangs, etc. les zones humides sont des milieux dont l’utilité en termes environnemental et notamment de biodiversité est fondamentale.

À l’heure actuelle, leur étendue est estimée à 5 % du territoire national. Ce sont cependant des milieux fragiles. Leurs écosystèmes sont en effet soumis à différentes pressions anthropiques (artificialisation, urbanisation, intensification des systèmes agricoles...).

Une prise de conscience aux niveaux national et international de l’importance de ces milieux aux fonctionnalités diverses (zones tampons, épuration des eaux, atténuation du changement climatique...) a émergé. Un plan national d’actions en faveur de ces zones a ainsi vu le jour en 2010. Nous en sommes désormais au quatrième plan depréservation couvrant la période 2022-2026.

Les Chambres d’agriculture ont souhaité dès le départ s’y impliquer, afin de montrer le rôle positif que les agriculteurs peuvent jouer sur ce type de milieux.

Les 6 services rendus des zones humides

  • Absorption des excédents d’eau, diminution de l’intensité des crues, des inondations,
  • Alimentation des nappes phréatiques et retardement des épisodes de sécheresse,
  • Protection des côtes et du littoral,
  • Lutte contre le réchauffement climatique par captation de carbone,
  • Création d’îlots de fraicheur pour le bétail et en milieu urbain,
  • Réservoir de biodiversité.

De Ramsar à Wuhan

La prise de conscience de l’importance  de ces aires ne date pas du premier programme national de protection. Dès 1971, un traité intergouvernemental sur les milieux humides, la convention de Ramsar du nom de la ville iranienne où elle a été adoptée, a été instaurée. Entrée en vigueur en 1975, elle regroupe aujourd’hui 172 pays  et engage les états membres à la conservation et à l’utilisation durable de leurs milieux humides, elle prévoit aussi la création d’un réseau mondial de zones humides d’importance internationale : les sites Ramsar.

Un label internationalrécompense et valorise les actions de gestion durable de ces zones et encourage ceux qui les mettent en œuvre. La France compte aujourd’hui 52 sites Ramsar dont 12 en Outre-mer pour une superficie de plus de 3,6 millions d’hectares. Tous les trois ans, les parties contractantes se réunissent pour effectuer un bilan de leurs actions. En 2022, cette réunion s’est déroulée conjointement à Genève et Wuhan.

Les ambitions du 4 ème plan national

Les zones humides ne sont pas vierges de toutes activités de loisirs ou économiques (comme l’agriculture, la chasse, ou le tourisme) et elles n’ont pas vocation à le devenir. Le 4ème plan national a pour ambition de les préserver voire de les accroître en mobilisant tous les acteurs concernés. La présence d’animaux d’élevage et de prairies peut même être bénéfique car cela permet de lutter contre l’embroussaillement, la fermeture des paysages, la dissémination de plantes invasives.

Les Chambres d’agriculture sont ainsi mobilisées pour concilier à la fois leur préservation et les activités agricoles. Parmi les actions phares de ce quatrième plan :

  • Doubler la superficie des milieux humides sous protection forte en métropole d’ici 2030 et renforcer l’inscription de ces milieux dans l’ensemble des aires protégées en métropole et en outre-mer ;
  • Préserver des zones humides par l’acquisition de 8 500 ha d’ici à 2026 ;
  • Accélérer l’extension du réseau Ramsar en France, avec la labellisation de 2 sites par an ;
  • Restaurer 50 000 hectares de zones humides d’ici à 2026 ;
  • Développer des pratiques économiques (agricoles, forestières, aquacoles, piscicoles) et de loisirs (cynégétiques, sportives et touristiques) qui préservent les milieux humides ;
  • Développer des méthodes du label bas carbone valorisant des projets de protection et de restauration des milieux humides ;
  • Cartographier l’ensemble des zones humides françaises d’ici fin 2024 grâce à la production d’un référentiel au 1/10 000ème.
     

Préserver les zones humides : un atout pour l'agriculture et pour la biodiversité