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Pas de Pâques sans chocolat

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Pâques est une traditionnelle période de consommation de chocolat. Si le premier producteur et exportateur mondial est la Côte-d’Ivoire, certains territoires et départements d’Outre-mer se sont relancés également dans cette production. Petits panorama de nos plantations de cabosses tricolores.

Les français sont un peuple de gourmands, leur consommation moyenne de chocolat en France s’élève à 6,4 kg par an / habitant. Nous nous distinguons par ailleurs par une propension à consommer plus de chocolat noir (30% contre 5% en moyenne en Europe). 

Encore relativement confidentielle puis abandonnée pour des cultures un peu plus lucratives, quelques producteurs essayent de relancer cette production en :

  • Guyane,
  • Martinique,
  • Guadeloupe,
  • Mayotte,
  • La Réunion.

Un cacaoyer adulte produit environ 80 cabosses par an. Celles-ci arrivent à maturité en 4 à 7 mois. 

Du côté de la Réunion

Une association de Cacaoculteurs s’est créée en 2015 à La Réunion pour relancer la culture du cacao sur l’île.

Cette production permet en effet de se diversifier à côtés d’autres productions. Les premières récoltes ont pu être réalisées et l’association est optimiste sur l’avenir de la filière. Leur objectif est d’arriver de 10 à 30 hectares d’ici 2030.

En 2017, un partenariat avec un chocolatier provençal a été effectué pour optimiser les différentes phases de transformation et viser l’excellence. L'association compte actuellement une dizaine de producteurs de cacao, pour une surface totale de 8,7 hectares.

En Martinique

La production de cacao avait pratiquement disparu sur l’île. En 2012, la région Martinique et le pôle agroalimentaire Martinique se sont engagés dans un programme d’études pour déterminer les freins et les opportunités d’une relance.

Parmi les cacaoyères encore sur place, sept variétés de cacao ont été trouvées. Regroupant différents acteurs désirant s’engager dans la relance de cette filière l'association Valcaco a été créée en 2015. Comme pour la vigne, le terroir joue un rôle important dans les qualités organoleptiques du produit fini.

Saveurs et arômes dépendent en effet du sol et de l’altitude. Valcaco dispense des formations pour les agriculteurs souhaitant se lancer. De dix producteurs, l'association est passée désormais à une quarantaine, ayant modifié son statut elle peut désormais prétendre à des aides en étant reconnue organisation de producteurs. Un partenariat étroit avec le Lycée professionnel agricole Le Robert permettra de développer notamment des pépinières.

En Guadeloupe

Avant d’abandonner sa culture du cacao, la Guadeloupe produisait de 1200 à 2000 tonnes de cacao par an dans les années 1920. Suite au passage du cyclone dévastateur de 1928 les plantations de cacao ont progressivement cédé leur place à̀ d’autres cultures plus lucratives. 

Le fond européen de développement régional Recavaca lancé par l'Association Guadeloupe Equitable et Durable courant sur les années 2017-2019, avait pour mission de revaloriser l’industrie du cacao en Guadeloupe et de transformer ce territoire en leader de la production de produits bio et raffinés à base de cacao. En contribuant à relancer cette production, il visait à apporter une diversification à l’agriculture locale et à créer de nouveaux emplois.

L’objectif est de produire à terme une centaine de tonnes et de valoriser la production par une sélection variétale de qualité. Une mission réalisée avec le CIRAD a permis de rechercher les cacaoyers présents ayant conservé une très bonne génétique proche ou issu de la variété criollo. Le cyclone Matthew a de nouveau fortement ébranlé l’île. L’objectif est d’atteindre une surface de 700 ha répartis entre 750 planteurs pour une production d’une centaine de tonnes.

Mayotte

Mayotte s’est engagée dans la relance d’une filière de niche café Cacao à Mayotte depuis mars 2019, avec au départ, une dizaine de producteurs réunis au sein de l’association Café Cacao Maoré. L’association se charge d’accompagner les producteurs motivés pour replanter des cacaoyers et entretenir les caféiers qui sont une ressource déjà très présente à Mayotte. Plus de 2 000 cacaoyers ont ainsi été replantés depuis 3 ans et les premiers plantés fin 2018 commencent à entrer en production.

Parallèlement, dès mars 2019, deux producteurs ont créé une SARL de transformation Le Banga au Chocolat, qui porte l’ensemble des investissements de l’atelier de fabrication de café et de chocolats. L’objectif était d’aménager et d’éprouver l’outil avant l’arrivée des cabosses mahoraises. Le Banga au Chocolat a sollicité des fonds européens et du Conseil Départemental de Mayotte pour pouvoir aménager et équiper un très bel atelier de transformation, qui a été inauguré en décembre 2020.

L’atelier a démarré ses activités avec la transformation du café local et avec la transformation de fèves importées de Madagascar pour la fabrication du chocolat, cabosses et fèves locales viendront progressivement les remplacer. La première tablette Made in Mayotte a vu le jour en décembre 2021, avec pour le moment des fèves malgaches. Les lots encore restreints de fèves de Mayotte sont utilisés pour fabriquer des « fritures de chocolats », pour le moment en édition limitée. Le Banga au Chocolat a pu proposer sur le stand de Mayotte au Salon de l’Agriculture de Paris en mars dernier ses premiers chocolats aux fèves et à la Vanille de Mayotte.

Guyane

En 2012, Guyane Développement Initiative (GDI) et la Collectivité Territoriales de Guyane (CTG) ont commandé une étude pour le développement d’une filière cacao-chocolat de Guyane. Celle-ci est basée sur la variété spontanée Guiana, divulguée en 2014 dans un cercle restreint. En 2020 et 2021, une étude pour le développement d’une filière « cacao et chocolat durables de Guyane » a été menée sur la demande d’une entreprise mécène (Chronopost) et de la Chambre d’agriculture de Guyane. Ce projet a été mené en collaboration avec un fondateur de la coopérative Norandino au Pérou.

En 2022, 5 producteurs de Cacao se sont regroupés dans une association agroforesterie. Cette association aura pour but de développer des systèmes agro-forestiers en prenant en compte la culture de cacao. 
Actuellement, la Guyane recense près d’une dizaine de producteurs à travers le territoire Guyanais. Deux producteurs agro-transformateurs se démarquent, avec des productions de tablettes de chocolat et autres sous-produits : Cacao d’Amazonie (à sa tête Olivier Dumett) et Theobroma CACAO De Guyane (à sa tête Madame Dupra Angenieux) mais également l’Industrie Agro-Alimentaire Délices de Guyane. 

Les tablettes sont vendues localement via des GMS, en vente directe mais également en exportant les tablettes sur Paris.