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Lettre économique du mois de mai 2017 : Du beurre dans les épinards

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Cette lettre économique aborde les thèmes suivants : le prix du beurre, le prix du porc, la filière bois.

Du beurre dans les épinards

Et soudain, le prix du beurre flamba, et continue de flamber. Quel retournement de situation. Voilà encore quelques mois, tous les produits laitiers étaient dans le marasme économique le plus total, avec notamment des prix au plus bas. Depuis le milieu de l’année 2016, le prix du beurre se détache des autres prix et connaît une flambée impressionnante. Car par contraste, les prix de la poudre éprouvent de sérieuses difficultés pour emprunter la voie ouverte par le beurre. Un paradoxe qui suggère d’en chercher les raisons.

Une monnaie unique qui se déprécie

Un cycle du porc toujours actif ?

Longtemps rythmé par un rythme cyclique, le prix du porc a connu de nombreux remous depuis la création de l’Union européenne et l’intégration progressive des marchés dans la mondialisation. L’année 2015 fut le théâtre d’une crise aigüe dans la filière française, et les variations du prix du porc semblent désormais s’écarter de leur tendance. Dès lors, les fluctuations de l’offre et de la demande n’apparaissent plus comme des déterminants suffisants pour expliquer ce possible changement de paradigme.

L’industrie agroalimentaire reste un atout décisif pour l’économie française

Bien implantés dans les circuits médiatiques, ayant pignon sur rue dès lors qu’il s’agit de mettre en exergue l’état de l’économie française en le comparant à ses concurrentes, les « déclinologues » ont maintes fois abordé la déliquescence de notre appareil productif, que ce soit sous l’angle de l’innovation ou des performances commerciales. L’exercice convenu du discrédit jeter sur l’industrie française a convaincu citoyens et politiques que le déclassement industriel de la France était désormais acté.

L’IFPRI confirme que l’urbanisation galopante sera un défi colossal à relever

Dans son Rapport 2017 sur les politiques alimentaires dans le monde, l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), confirme que le processus d’urbanisation du monde constituera l’un des principaux défis pour l’agriculture durant tout le XXIe siècle.

 

Le bois n’y arrive plus

Le décrochage de l’excédent commercial agroalimentaire français en 2016 a fait l’objet de nombreux commentaires, soulignant la poursuite de l’érosion des performances extérieures de ce secteur. Si l’on élargit l’analyse aux produits non alimentaires, en intégrant notamment la sylviculture, le décrochage est encore plus significatif. La légère diminution du déficit commercial en produits issus de la filière bois durant 2014 et 2015 n’a manifestement pas été durable. Le déficit s’est de nouveau amplifié en 2016, et ce, dans la plupart des domaines. La totalité des produits de la filière bois enregistre en effet en 2016 un déficit de près de 6 milliards d’€, soit une variation de +2 % sur un an. Le détail des flux commerciaux apporte des informations intéressantes, qui confirment l’asymétrie mise en exergue depuis déjà plusieurs années.